Et voilà, cette saleté de crabe m'a rattrapée. Toutes les fois que je reçevais une invitation à aller faire un dépistage, traumatisée par la première mammographie, je la mettais à la poubelle. Je n'étais pas concernée, voyons. C'est pour les autres, les inquiètes, les soucieuses. Pas moi!
Est-ce que ça aurait changé quelque chose? Comment savoir?! Me voilà faisant partie d'un club où les membres sont bien plus nombreuses qu'on ne croit. Moi qui me sentait seule, je suis servie.
En tout cas, je fais -pour l'instant- comme si de rien n'était. J'essaie de me distraire et de m'occuper. Je chante, je danse. Si j'osais je ferais comme certains, j'en profiterais pour lancer un pari sur le net pour qu'on m'aide à battre le record des ventes de Thermomix.
Quelle misère! Comment se bat-on contre cette sale bête? Comment organise-t-on sa vie avec toutes les complications que ça implique forcément? Le dit-on, et à qui? Sans compter les questions qu'on se pose et qu'on n'ose pas avouer à ses proches. Je me rends compte VRAIMENT à quel point on a besoin de parler, de se confier, de poser des questions. Mais surtout d'avoir des réponses. On se remet en question, on se demande si on peut faire des projets. Le doute, c'est le doute et l'incertitude qui nous minent. En attendant, quand on rit, c'est pleinement. Quand on aime aussi. Pour ce qui est de détester, on n'a plus trop le temps.
Voilà mon premier épisode. J'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres, de plus en plus agréables.
